Rien.
Je ferme les yeux pour prendre la mesure du rien …
Un mois et demi depuis mon dernier article et depuis … rien !
J’ai bien tenté de m’astreindre à écrire un message par semaine … mais rien.
Parfois je sens la pression monter, l’inspiration prendre son élan, les idées commençant à parcourir les méandres de ma pensée … puis rien.

Je me presse, cours, m’installe, prends un stylo un feutre ou un pinceau, je tremble d’excitation, je me concentre, je suis prêt à tout laisser exploser … et rien. Ou alors j’aperçois un paysage excitant, une scène mémorable, un endroit remarquable. Je sors l’appareil, l’allume, vise, déclenche et … rien de rien. Je n’arrive plus à cadrer. Plus à dessiner. Ne sais plus écrire. Je ne crée plus rien. En désespoir de cause je me concentre sur mon jardin. Mais que vois-je ! Rien. Tout est parti en poussière. Je lève les yeux au ciel. Implore les nuages. Que la pluie tombe ! Mais rien. Il fait sec. Les pensées fanent. J’aimais l’ancolie avant qu’elle ne décrépisse. La mélancolie a pris sa place et remplit doucement ce rien. J’entends une sirène. Une alarme. On me secoue. Puis soudain rien.

Je me rendors, mais dans mon sommeil je ne vois plus rien.
Alors je finis par me réveiller définitivement, mal à l’aise dans ce néant, en plein coeur de rien.
Drôle de rêve. Je suis rassuré. Par la fenêtre, les pensées rayonnent sous le soleil. Il n’est, de ce désastre décrit, rien.
Je me lève, me dirige vers le bureau. Un message est écrit sur l’écran qui est resté allumé. Un article prêt à être posté. Il s’intitule « Je ne me souviens de rien ».
Etrange. Je ne me souviens de rien …