Octobre

Octobre. Il est d’usage en ce premier mois d’automne de s’émerveiller des mutations de la nature. Le feu d’artifice de couleurs que nous offrent les forêts. La rosée du matin qui perle au bout des feuilles, colonise les toiles d’araignées et emprisonne les reflets du soleil. Octobre. Les rivières reprennent leur cours. Les champignons envahissent les prés. L’air s’emplit de fraîcheur. Les nuages plus beaux les uns que les autres rivalisent d’imagination. Octobre d’ordinaire me fait rêver mais cette année me désespère.

Je lève les yeux vers les monts et ne vois que des forêts brunes de feuilles séchées par le soleil. Je regarde le lit des rivières et constate qu’au fond coulent des cailloux. Je marche dans l’herbe et mes souliers se mouillent de poussière. Je lève les bras vers le ciel et n’embrasse que du bleu. A l’infini un bleu froid désespérant au milieu duquel un soleil moqueur prend plaisir à nous regarder souffrir.

Octobre a changé. Octobre n’est plus et il paraît qu’il va falloir s’y adapter…

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  1. Lcc dit :

    Hé bien, je me vois forcé d’aller à l’encontre de cet octobre désenchanté. J’y ai vu ce feu d’artifice qui t’est resté caché cette année.
    J’ai une fois de plus été le témoin que la mort d’une feuille est le moment où elle paraît la plus vivante. J’ai vu un jaune moutarde s’installer sur pratiquement tous les arbres. Je le vois de jour en jour se muer en un orange bien plus vif que le plus coloré de mes t-shirts. Ce n’est pas peu dire…
    Cette couleur de flamme qui dit les feuilles consument leurs derniers instants de vie avant d’abandonner la lutte.
    J’en ai vu tant que je suis surpris que tu en aies vu si peu.
    J’ai peut-être tout pris pour moi. Et oui, car mon malheur en ce mois d’octobre 2009 n’aura pas été de ne rien recevoir mais au contraire de ne pas pouvoir donner.
    De ne pas pouvoir me travestir en feu d’artifice comme j’aime tellement le faire depuis tant d’années.
    J’ai tout pris, trop même, et je ne peux toujours pas rendre au monde la monnaie de sa pièce !
    Mais comme l’automne est un témoin de la roue qui tourne, du commencement de la fin d’un cycle, permettons-nous d’envisager quelques instants comment appréhender le prochain printemps :-)

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