Musique technOlogique

J‘ai déjà évoqué par le passé l’imminente disparition du CD audio et l’impact que le phénomène de « consommation » musicale engendre sur le monde artistique. Ce que j’ai pu lire hier en survolant un article aperçu dans un quotidien gratuit, étalé à même le sol dans le train qui me conduisait au turbin, va encore plus loin : certaines entreprises développeraient des logiciels qui pourraient conforter le reigne du conformisme artistique, du conditionnement radio-musical et la non-créativité en général.

En effet, certaines applications seraient développées afin de permettre de changer l’instrumentation à chaque lecture d’une « œuvre » tout en gardant les mêmes lignes mélodiques. D’autres permettraient de composer des chansons à partir d’un air fredonné ou encore d’analyser trois chansons d’un groupe pour en composer une nouvelle dans le même style. Le tout bien évidemment basé sur des algorithmes et donc conduisant inévitablement à l’uniformisation des genres. C’est un phénomène que l’on observe déjà en automobile. Avez-vous déjà remarqué à quel point toutes les automobiles créées à une période donnée se ressemblent, quelle qu’en soit la marque ?

De quoi faire frémir les adeptes de musique, car de tels logiciels porteraient un coup assurément fatal à un art déjà bien fragilisé par ceux qui voient des dollars à la place des notes. Se serait un poignard supplémentaire dans le dos d’artistes – comme Mano Solo – qui se saignent déjà pour auto-produire des albums personnels, passionnés et … qui souvent dérangent. Les consommateurs de musique se complairont davantage dans le pré-formaté, par habitude, flemmardise, ignorance, confort et que sais-je encore. Lorsqu’on habitue un enfant au sucré, les aliments salés ou plus amers le dégoûtent. Or le salé et l’amer, en musique, c’est l’originalité, le cœur de l’art.

D’ailleurs si l’homme n’intervient plus dans les compositions, si ce n’est plus l’ordinateur qui assiste le Musicien mais le « m »usicien qui assiste l’ordinateur, pourra-t-on encore parler d’Art ? Je doute. Il va nous falloir vivre avec la fast-food musicale… le fast-audio ! Ce concept n’existe pas encore (quoi que) que déjà je m’insurge contre cette mal-écoute et milite pour la création d’un label Bio de l’Audio !

Enfin, relativisons. Ces logiciels ne sont encore pas là et je me plais à croire qu’ils n’existeront jamais. Je suis convaincu (en tout cas l’être m’arrange) que ma source est plus près de la presse à scandale que d’un journal d’information sérieux et fiable… il faut attirer le lectorat, et sur quoi se jettent les mouches en général ?

Ah ! Les journaux gratuits… encore un fléau qui se répend subtilement mais sûrement et de l’analyse duquel on peut tirer une mine d’informations sur le comportement de nos amis les humains… nos concitoyens. Il faudra que j’y revienne.

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. LCC dit :

    Et allez, c’est reparti pour un commentaire. Car comment traire ses impressions devant de si intéressantes nouvelles ?

    Nouvelles ? Ben justement non. Tu te rappelles Orwel ? 1984 ? La musique que fredonnait la ménagère de base, c’était déjà de la musique générée automatiquement et aléatoirement.

    Qui n’a pas lu Orwell, je vous le demande. Un chose est sûre, il y a eu au moins 2 sortes de lecteurs : ceux écoeurés par un tel totalitarisme fourbe et ceux qui ont dû voir en cette oeuvre une mine d’or d’idées à développer absolument.

    Les écrivains de science fiction ne font que retranscrire ce qu’ils voient chez leurs congénaires en y rajoutant l’imaginaire, en distordant, en exacerbant, en éxagérant.

    Les inventeurs n’inventent pas, ils essaient désespérement de calquer la réalité sur la fiction.

    CQFD

    :-D

  2. Isa dit :

    J’ai un peu hésité à mettre ce commentaire. Je me demande comment sera le monde quand on sera grands parents, parce qu’il y a des chances qu’on soit aussi dépassé par rapport à son évolution que nos grand parents l’ont été. J’espère quand même qu’on ne sera pas trop adeptes du « c’était mieux avant ».

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